Les tentatives de suicides représentent un enjeu majeur en termes de politique de santé au monde, puisque leurs taux ne cessent d'augmenter (OMS, 2014). Et les professionnels de la santé sont les plus confrontés à ces suicidants. La problématique est donc complexe avec des significations diverses, ce qui révèlent toujours une souffrance qui suscite souvent un questionnement et une appréhension chez les professionnels qui y sont confrontés...
Le suicide est inscrit dans l’histoire des hommes depuis les commencements de l’humanité. Il questionne le sens de la vie, de la relation aux autres et interroge la sociologie, la médecine, la philosophie, la psychologie, voire la politique. Les décès imputables au suicide ne sont qu’une partie d’un très grave problème. Car en plus de ce nombre important de personnes qui se donnent la mort, un bien plus grand nombre tentent de se suicider mais survivent à cette tentative. Ainsi, les tentatives de suicide sont-elles plus fréquentes que les suicides et, bien que leur nombre soit difficile à quantifier, on estime que 10 à 20 millions de tentatives de suicide sont enregistrées chaque année. Les tentatives de suicides sont donc un réel problème de santé publique qui touche non pas uniquement un individu donné, mais l’ensemble de la communauté à savoir la famille, les proches, les professionnels de santé, etc. Les professionnels de la santé sont de plus en plus confrontés à des patients ayant tenté de se suicider.
Dans le monde, les chiffres sont alarmants. Selon les données épidémiologiques collectées par l’OMS en 2014, le nombre de suicides est estimé à 804.000 dans le monde soit un suicide toutes les 40 secondes. Si l’on prend en considération le nombre de suicides, les 3 pays les plus touchés sont : l’Inde (258.075 cas), la Chine (120.730), les Etats-Unis (43.361), et aussi le taux de suicide le plus bas a été relevé en Arabie Saoudite (0,4 pour 100.000) environ de 114 cas.
Aux urgences, la prise en charge de ces patients représente un défi. En effet, les urgentistes ne savent souvent pas comment réagir ou se sentent démunies face à un patient qui ne désire plus vivre. Ils sont confrontés à de nombreuses difficultés qui peuvent affecter la qualité de la prise en charge.