Menée à Munich à l’occasion de la Coupe du monde de football 2006 en Allemagne et incluant 4279 patients, cette étude a montré que le taux d’incidents CV (syndromes coronariens aigus, arythmies symptomatiques et arrêts cardiorespiratoires conduisant à une réanimation) survenus les sept jours durant lesquels l’équipe allemande jouait, était significativement plus élevé, comparé aux jours contrôles (24 autres jours de coupe, périodes adjacentes, ainsi que périodes correspondantes en 2003 et 2005): incidence ratioglobal 2,66 (IC 95%, 2,33-3,04; p < 0,001) ; hommes 3,26 ; femmes 1,82 ; coronariens connus 4,03; coronariens non identifiés 2,05.
Le pic d’incidence se situe dans les deux heures suivant le début des matches et le nombre d’admissions est d’autant plus grand que la rencontre est à haute charge émotionnelle.
Cette étude prospective a le mérite de clarifier l’impact CV de la tension provoquée par un événement sportif d’importance, à laquelle pourraient se rajouter les conséquences des comportements associés (manque de sommeil, grignotage, abus d’alcool et de tabac par exemple). Selon les auteurs, nous pourrions ainsi imaginer l’application de mesures préventives telles que l’administration ou l’augmentation des doses de bêta-bloquants, la prescription de statine ou d’aspirine et l’application de thérapies comportementales afin d’améliorer la gestion du stress.
Commentaire: A l’approche du championnat d’Europe de football 2008 (du 7 au 29 juin), les patients à risque cardiovasculaire, et a fortiori les coronariens connus, devraient pouvoir bénéficier de notre intervention médicale préventive. L’étape suivante étant d’évaluer l’impact coût-efficacité de ces mesures.
Christophe Pasche, Jean Perdrix